Chères Consœurs, Chers Confrères,
Il nous a semblé important de revenir vers vous afin de répondre aux différentes interrogations qui nous parviennent.
A la suite des annonces de confinement du Président de la République, le Conseil national de l’Ordre a demandé la fermeture des cabinets libéraux à compter du 17 mars à 12h00 pour des raisons de santé publique. Cette demande n’est pas une fermeture administrative. Demander la reconnaissance légale d’une telle fermeture empêcherait les kinésithérapeutes de dispenser des soins urgents et vitaux à domicile et de pratiquer le télésoin lorsqu’il sera possible.
Le Conseil national de l’Ordre a ensuite complété son message en demandant aux masseurs-kinésithérapeutes de rester joignables (transfert d’appel ou relevé régulier du répondeur) pour pouvoir poursuivre les soins prioritaires au domicile des patients, sous réserve de respecter les mesures barrière (lien).
Une liste des pathologies concernées ne peut être dressée de manière exhaustive mais il s’agit principalement d’éviter une aggravation de l’état voire une hospitalisation de vos patients. Ce peut être des soins de kinésithérapie respiratoire mais ce peut aussi être des soins post-opératoires si l’absence de rééducation compromet le succès de l’intervention ou des soins auprès des personnes âgées si vous observez un syndrome de glissement, un déconditionnement important, risque de chute et de SPDM, certaines pathologies neurologiques, etc.
Le Directeur général de la santé a bien indiqué cette semaine que le maintien du suivi et de la prise en charge des soins hors COVID-19 reste important, malgré le confinement et la crise sanitaire.
Il n’est donc pas interdit d’exercer votre profession mais il est vivement recommandé, compte tenu du fait que les mesures de distanciation sociale sont impossibles à respecter pour les professionnels de santé, d’éviter d’être un vecteur de propagation du virus.
La précaution minimale à respecter face à un patient hors covid correspond au lavage scrupuleux des mains, au port d’un masque chirurgical pour vous et pour votre patient et si possible, au port de gants jetables. Nous vous rappelons que l’absence de masque chirurgical ou FFP2 interdit au kinésithérapeute de délivrer ses soins lors de cette épidémie de Covid-19. Vous agiriez en faisant supporter un risque à votre patient et à vous-même ce qui est doublement contraire aux règles visant à lutter contre la propagation du virus (avis du CNOMK).
Sachez que depuis le 24 mars 2020 et la reconnaissance de tous les départements français en zones d’exposition à risque, chaque masseur-kinésithérapeute peut se procurer 6 masques par semaine en pharmacie pour la réalisation des soins prioritaires (message de la DGS).
En tout état de cause, la décision de prise en charge repose en dernier lieu sur chaque kinésithérapeute qui, en conscience et en fonction de l’état de santé de ses patients et du niveau d’équipement de protection individuelle dont il dispose, est le seul à pouvoir apprécier la balance bénéfice/risque d’une intervention au domicile de ses patients dans un contexte de forte contagion et d’un taux d’atteinte élevé des professionnels de santé.
Nous attirons également votre attention sur le fait que si vous bénéficiez d’indemnités journalières par l’assurance maladie que ce soit pour arrêt maladie ou grâce au dispositif exceptionnel de garde d’enfants, vous ne pouvez pas exercer une activité rémunérée. La perception de ces indemnités est la contrepartie de votre cessation de travail, y compris les soirs et week-end. Cette information nous a expressément été confirmée par les services de la CPAM de Loire-Atlantique.
S’agissant du télésoin, rien ne vous interdit de proposer des séances vidéos à vos patients. Néanmoins, dans l’attente de la publication du texte officiel à ce sujet, les masseurs-kinésithérapeutes ne sont pour l’instant pas autorisés à facturer ces séances. Ce devrait être le cas très prochainement compte tenu des annonces récentes de Monsieur Olivier VERAN.
Enfin, un point sur la création d’une cellule de crise lancée par le Conseil départemental de l’Ordre sur vos messageries dès le 25 mars 2020. En accord avec l’URPS, le Conseil Régional de l’Ordre et les Conseils Départementaux des Pays de la Loire, nous avons convenu de centraliser les capacités de réponse aux demandes urgentes. Cinq régulateurs répondront ainsi aux demandes de soins des médecins, de l’HAD, des hôpitaux, EHPAD et autres structures, après s’être assurés que le masseur-kinésithérapeute habituel du patient n’est pas disponible et/ou joignable.
Ce service est déjà effectif et devrait connaitre une montée en puissance dans les prochains jours puisque l’ARS s’apprête à faire une communication au grand public à ce sujet.
Nous remercions ceux qui se sont déjà inscrits auprès du CDO ou auprès de l’URPS. A ceux qui hésitent ou s’interrogent encore, nous vous informons qu’avant toute transmission de demande d’intervention aux professionnels du secteur correspondant, les régulateurs vérifient que toutes les conditions de sécurité sont réunies.
Le masseur-kinésithérapeute qui accepte de s’impliquer dans cet appel à volontariat devra s’assurer de bénéficier des équipements de protection et n’interviendra que dans la zone qu’il aura communiquée au préalable.
Pendant cette période, le Conseil départemental de l’Ordre de Loire-Atlantique reste pleinement disponible. Nous nous efforçons, dans la mesure de nos capacités, de répondre à toutes vos interrogations et vos inquiétudes. Néanmoins, nous sommes conscients que les circonstances actuelles peuvent être une source de surmenage physique et psychologique. Sachez qu’un numéro vert, accessible 24h/24h et gratuitement, a été mis en place par l’ensemble des ordres des professions de santé pour ceux qui ont un besoin d’écoute et/ou une prise en charge médicale : 0800 288 038
Nous restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Confraternellement.
Le CDOMK 44